Bouche: grosseur anor­male des lèvres

Le motif de la consultation est la grosseur anor­male de la lèvre de la bouche. Il faut discerner :

  • les affections tumorales chroniques des lèvres ;
  • les affections tumorales inflammatoires, aiguës. C’est l’interrogatoire qui fera prévaloir l’une ou l’autre notion. Mais, dans les deux cas, il s’agit d’une tuméfaction diffuse  de toute  une lèvre.

Première situation (Bouche/lèvre)

bouche-dentiste

bouche-dentiste

L’interrogatoire a fait prévaloir la notion de tuméfactions chroniques. Elles ne sont pas douloureuses.

Premier cas

Devant une hypertrophie congeni­tale des lèvres. surtout de la lèvre supérieure qui pend au-devant de la bouche et masque partielle­ ment la lèvre inférieure, il faut penser à une macrochéilie.

Deuxième cas

Devant une tuméfaction de la lèvre avec une hypertrophie sous-jacente de toute la muqueuse, mamelonnée, fibreuse, de consis­tance flasque, il faut penser à la double lèvre congénitale ou lèvre éversée . Cette double lèvre est le plus souvent supérieure. Elle est due à une adénomatose  des  glandes  salivaires   labiales.

Troisième cas

Devant une tuméfaction diffuse, permanente, il faut penser à une grosse lèvre angiomateuse ou lymphangiomateuse, affec­tion congénitale due à une tumeur bénigne large et diffuse (angiome, lymphangiome}. Elle peut être limitée ou déborder sur la face.

Quatrième cas

Devant une macrochéilie, mais associée à d’autres signes : infiltration cutanéo­ muqueuse récidivante de la face, langue grosse et plicaturée, paralysie faciale, il faut penser au syn­drome de Melkersson-Rosenthal. Ce syndrome débute à l’adolescence par une grosse lèvre et une paralysie faciale unilatérale, et se forme défi­nitivement par la triade clinique décrite. Le dia­ gnostic donne lieu parfois à des erreurs (œdème de Quincke, érysipèle}, un léger œdème du visage pouvant apparaître en même temps.

 

Cas particuliers : ils sont rares

Premier cas  Devant une  inflammation chronique

Deuxième cas

Quand il existe des infections périapicales au niveau des dents antérieures, tout autre étiologie étant exclue, il faut penser à une grosse lèvre d’origine dentaire infectieuse chronique.

Troisième cas Lorsque l’interrogatoire et l’exa­ men ne mettent en évidence aucune cause décelable, on parle de grosse lèvre idiopathique.

Ainsi ces tuméfactions diffuses sont dues à des malformations, à des tumeurs  bénignes,  à  des inflammations chroniques. Mais parfois, même  si la connaissance d’un syndrome peut être affirmée,  l’étiologie  reste  mal connue.

Deuxième situation

L »interrogatoire fait prévaloir la notion de tuméfactions inflammatoiresaiguës, doulou­reuses.

Plusieurs éléments peuvent aider au diagnostic, mais il faut, dans tous les cas, chercher à savoir s’il y a ou non une étiologie dentaire possible.

Premier cas Il peut s’agir d’une cellulite cir­ conscrite ou labialite. Elle touche la lèvre supé­rieure, il y a des signes dentaires associés.

Deuxième cas  Il peut s’agir aussi d’une grosse lèvre staphylococcique . l’.œdème peut accompagner la présence d’un furoncle et se compliquer d’une infection grave. dont l’origine est encore un point de folliculite, le plus souvent de la lèvre supé­rieure. donnant un véritable placard érythémateux et épais. avec une adénite correspondante.

Dans ces deux cas, si, la plupart du temps, la notion d’une infection périapicale d’origine dentaire est à rechercher (les signes dentaires associés touchent une incisive maxillaire), la notion d’une infection staphylococcique est à évoquer lorsque l’examen  dentaire est  négatif et que l’examen clinique retrouve une lés ion cutanée.

Modification de la sensibilité dans la région labio-mentonnière : dysesthésie, hypoesthésie ou anesthésie de la lèvre, il faut penser aux chéilites spécifiques  tuberculeuse  ou  syphilitique .

L’interrogatoire, la connaissance de ces deux pathologies. les examens complémentaires per­ mettent d’affirmer ou d’infirmer ce diagnostic.

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