C’est l’existence d’une ulcération, d’une plaie, d’une lésion érosive de la lèvre qui motive la consultation. Il faut évoquer plusieurs affections. La notion de l’apparition de la lésion, de son mode d’évolution est importante à connaître.
Ulcération chronique de la lèvre
Lorsque l’examen clinique met en évidence, sur tout chez le sujet âgé, une ulcération chronique, saignante, indurée, creusante ou surélevée, siégeant sur l’ourlet cutanéo-muqueux, plutôt au niveau de la lèvre inférieure, il faut penser à l’ulcération cancéreuse .
L’interrogatoire tentera de retrouver, à la même place,
- l’existence d’une gerçure ancienne, rebelle et négligée,
- l’existence d’un petit élément verruqueux, croûteux, ancien et négligé,
- la notion d’une transformation progressive de ces deux éléments
Chez le fumeur, un autre point est à vérifier : la position de la cigarette par rapport à cette ulcération.
L’examen des aires ganglionnaires recherchera l’adénopathie , ce cancer étant adénogène au moins une fois sur deux. Il peut être spino-cellulaire, ou basa-cellulaire, dans ce cas, la lésion est habituellement plus « propre », de forme plus régulière, tout en gardant son induration spécifique.
Là encore, la possibilité d’un diagnostic de lésion cancéreuse doit être prioritaire, quitte à l’éliminer lors des différents diagnostics différentiels et après contrôle anatomo-pathologique.
Erosion propre de la lèvre
Lorsque l’examen met en évidence, surtout à la lèvre inférieure, une érosion propre, parfois très petite, indurée dans la partie muqueuse et plu tôt croûteuse dans la partie cutanée. il faut pen ser au chancre syphilitique (fîg. 2-59).
L’examen clinique doit rechercher d’autres lésions muqueuses et cutanées. L’.examen des aires ganglionnaires recherchera une réaction sous mandibulaire, toujours importante dans ce cas. Les examens sérologiques pourront confirmer le diagnostic, complété éventuellement par l’examen anatomo-pathologique.
Autres cas, mais plus exceptionnels
- Devant l’existence de lésions multiples érosives sur la muqueuse, croûteuses sur la partie cutanée, ulcérées ou papuuleuses sur la région commissurale, il faut penser aux lésions syphilitiques tertiaires.
- Lorsque l’interrogatoire aura fait rappeler la notion d’une tuberculose connue et ancienne, et si l’examen clinique met en évidence une érosion ou une ulcération atone*, il faut penser à une lésion tuberculeuse
C’est dire l’importance de l’interrogatoire dans ces différents cas cliniques, de même que celle des examens complémentaires.
Les autres érosions et ulcérations n’ont pas de caractères particuliers et ne doivent pas donner lieu à des erreurs de diagnostic : elles sont courantes, peuvent siéger dans toutes les autres régions de la muqueuse buccale et sont douloureuses. Ce sont notamment : l’aphte ou l’aphte géant, la lésion herpétique, les lésions de l’impétigo·*, les ulcérations traumatiques, les ulcérations de l’érythème polymorphe.
Enfin, les ulcérations de l’infection au VIH et du SIDA. traînantes, récidivantes, prises souvent à tort pour des aphtes, doivent attirer l’attention et faire l’objet d’une enquête étiologique et clinique très poussée.
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